Présentation de la pièce     
					
					
                  
                    
					 «
					Ceux qui vivent,  
					ce sont ceux qui luttent 
					
                    
					» 
					Victor HUGO 
					
                    
                    
					La problématique entre renoncement et résistance, qui fait 
					écho à cette citation de Victor HUGO, prend tout son sens 
					lors de cette période de la Deuxième Guerre mondiale, 
					période d’incertitudes, d’hésitations multiples qui ont fait 
					que la guerre s’est déroulée de la manière que l’on connaît. 
					 
					
                    
                    
					Que serait-il advenu si REYNAUD n’avait pas cédé le pouvoir 
					à PÉTAIN, si le gouvernement français s’était retranché en 
					Afrique du nord, si l’accident de voiture qui a causé la 
					mort d’Hélène de PORTES s’était déroulé quinze jours plus 
					tôt ? Nous ne le saurons véritablement jamais, même si des 
					essais écrits récemment développent des hypothèses dans ce 
					sens.  
					
                    
                    
					Alternant pure narration, dialogues, monologues, racontant à 
					la fois la grande et « la petite » histoire, 
					Juin 40 est un chant où se 
					mêlent fiction et réalité historique. Et puisqu’il s’agit 
					d’Histoire  
                    
					̶  
					histoire que l’on doit raconter puisqu’elle a sa part 
					fondatrice de ce que nous sommes, de notre propre vision de 
					notre pays et de notre société  
                    
					̶  
					elle se rapproche dans sa forme et sa fonction du conte. 
					 
					
                    
                    Un conte 
					que j'ai choisi de dire à quatre voix. Quatre voix qui 
					seront tour à tour narratrices et commentatrices de 
					l’histoire, mais aussi personnages. Que ce soit de la grande 
					Histoire avec de GAULLE, CHURCHILL, REYNAUD, Hélène de 
					PORTES, et d’autres protagonistes qui ont fait l’histoire de 
					ce temps, comme de celle que l’on appelle la petite Histoire  
                    
					̶   même si elle n’a pas laissé de traces dans les manuels 
					scolaires  
                    
					̶  mais non moins importante pour ceux qui l’ont 
					vécue comme Philippe, le soldat belge rescapé de Dunkerque, 
					ou la famille LEROUX, boulangers à Fontenay-Trésigny que 
					nous suivrons dans leur exode jusqu’à Montrichard. 
					 
					
                    
                    Chant à 
					quatre voix donc, accompagné d’une chronologie visuelle 
					indiquant les dates et les évènements et d’une projection 
					d’archives à la fois pour situer le spectateur dans le temps 
					mais également se souvenir que ces faits se sont réellement 
					déroulés.  
					
                    
                    À 
					l’heure où notre faculté de résistance est mise à rude 
					épreuve, où tout nous pousse à l’individualisme, où la 
					notion du dépassement de soi n’est vue que dans une optique 
					personnelle, à l’heure du chacun pour soi, il nous a semblé 
					important de rappeler, que quelle que soit notre vision de 
					la société, nous sommes tributaires de l’autre, de ses choix 
					et de ses errements.  
					
                    
                    Et qu’à 
					tout prendre, plutôt que de nous conforter dans l’illusion 
					d’un contrôle total de nos destinées en nous limitant à ce 
					que nous pouvons maîtriser de manière personnelle, mieux 
					vaut nous engager de manière collective si nous voulons 
					réellement et effectivement influer sur nos vies, et 
					envisager notre destinée avec une vision bien plus large que 
					celle, purement égotiste, où nous entraîne la facilité. 
					
                    Bruno 
					CADILLON,  
					auteur et metteur en scène  |